Dans ses BD décalées, Anouk Ricard pratique un “humour de bestiaire“. Ses protagonistes de mignons animaux, l’air candide, aux couleurs pimpantes semblant échappés de la littérature jeunesse — évoluent dans un univers oscillant entre Monty Python, South Park et Alain Chabat. Ses albums Coucous Bouzon, Les Experts ou Faits divers sont donc plutôt destinés aux grands enfants…
S’il (s’)illustre ici à la tablette, Arnaud Bétend n’en est pas moins un maître des pinceaux et du lavis à l’encre de Chine — la preuve dans son album Batchalo (sur un scénario de Le Galli). Contribuant avec fidélité au recueil de talents Bermuda depuis le tome 1 (entre autres projets collectifs), cet auteur minutieux appartient au réputé atelier lyonnais KCS.
Aude Mermilliod se tient au centre de l’image, mais elle a déjà le regard ailleurs… Pas étonnant de la part d’une illustratrice dont le blog s’intitule lafillevoyage.com et co-autrice du guide numérique L’art de voyager seule quand on est une femme. Elle a publié par ailleurs deux BD teintées d’autobiographie, Les Reflets changeants et Il fallait que je vous le dise.
Première lauréate du prix Rhône-Alpes du livre jeunesse pour Peau d’Ours en 2007, Camille Jourdy a fait éclore de ses carnets Rosalie Blum, fleur à trois pétales — pardon : tomes — dont les couleurs tendres et la tonalité mélancolique ont autant ravi Angoulême que le septième art. Suivront les romans graphiques Juliette et Les Vermeilles. Et toujours de l’illustration…
Entre les mains de Chloé Cruchaudet ont déjà défilé de nombreuses existences : elle dessine les vies de Belles personnes — pas forcément aussi illustres que Joséphine Baker — et illustre celles d’Autres gens fictifs imaginés par Thomas Cadène ou bien elle-même, à l’instar d’Ida. Sans travestir la vérité, on peut affirmer que Mauvais genre est à ce jour son album le plus primé.
Après son diplôme à l’école Émile-Cohl, Diane Le Feyer a déployé ses talents graphiques dans l’illustration jeunesse et l’animation pendant une bonne dizaine d’années avant d’être alpaguée par une gamine au caractère bien trempé, Mortelle Adèle, dont elle reprend le dessin à partir du tome 8 en 2014. Franchement, comment aurait-elle pu refuser ?
S’il dessine très mal, Biloo est un chien vraiment affectueux. Quant à l’humain à ses côtés, il répond au nom de Didier Tronchet. Jean-Claude Tergal, Raymond Calbuth, Deux Cons, Robinsons père & fils, c’est lui — enfin, ses créations… Illustrateur, scénariste, guitariste et cinéaste, il partage aussi son amour pour les chansons déprimantes dans Libération. Et sa bibliographie s’enrichit d’au moins deux précieux titres par an.
Un doigt devant la bouche… Pour faire silence ou parce qu’il a oublié de dire quelque chose ? Ce que l’on ne peut taire, c’est le talent et l’équanimité d’Efix. Révélé avec la série Mon amie la poof, confirmé avec le cycle Putain d’usine, il enchaîne les projets avec la régularité d’un coucou grenoblois, Avec ou sans moustache ?. Dernier exploit en date : le conceptuel La Case vide.
Emy ne tire jamais la couverture à elle, bien qu’elle en réalise de fort belles pour 10/18 notamment, rehaussées de plumes ou d’entrelacs. Côté BD, ses planches ont été publiées dans la presse, comme dans les recueils collectifs Bermuda et Émulsions. Les Rues de Lyon doivent à cette éminente membre de l’atelier KCS les numéros 5, 19 et 48 ainsi que le hors-série La Dame du Plan du Loup.
Fine lame d’un manga revisité pour s’hybrider avec toutes les traditions de la BD mondiale, Florent Maudoux a débuté dans l’animation et le jeu vidéo. Il en a gardé un sens affûté du mouvement qu’il développe à l’envi depuis 2008 dans sa série Freaks’ Squeele et ses nombreuses déclinaisons (Vestigiales, Funérailles, Kim Traüma…), ce qui ne le prive pas de participer au collectif DoggyBags.
Illustrateur, caricaturiste, auteur de BD (Les Fondus du vin du Beaujolais et Les Footeux du dimanche lui doivent leurs traits), le polyvalent Grégoire Berquin est un caméléon adaptant son style à la diversité de ses travaux : presse, jeunesse ou communication institutionnelle. Membre de l’atelier KCS, il participe avec régularité à l’aventure de la revue Les Rues de Lyon (n° 5, 20, 33 et 62).
La faim justifiant les moyens, Guillaume Long met une grande partie des siens au service de la gastronomie avec son blog, édité en savoureux albums, ABAM (À boire et à manger). L’univers étant égal à son vaste appétit, il explore d’autres mondes, en solo ou en collaboration : l’autobiographie (Une sardine à la mer), la jeunesse (Tétine Man, Simone se bastonne…), l’art (L’Enfance de l’art) !
Vénéré à Lyon comme le dieu Lug, voire comme une Marvel du monde, le prolifique Jean-Yves Mitton — alias John Milton — a produit un nombre surhumain de planches peuplées de créatures elles-mêmes peu ordinaires parmi lesquelles Blek le Roc, Mikros (son invention), le Surfer d’argent, mais aussi des séries historiques balayant toutes les époques. Son secret ? Il encre plus vite que son ombre — laquelle est absente de ce portrait…
En plus d’être l’auteur d’une BD à l’incomparable gameplay malgré ses 16-bits (Super Basse Def), Jean-Baptiste Pollien, alias Jibé, s’est illustré dans le (comic-)strip avec la série Sans emploi tout en participant à plusieurs projets collectifs en lien avec le Lyon BD Festival dont ce brillant graphiste est l’un des indispensables rouages : Jet Lag, Jibé au musée ou encore La plus longue BD du monde (1 625 mètres). Waouh !
Est-ce de son enfance aquatique qu’elle a tiré son goût pour les couleurs à l’aquarelle ? Julie Ricossé l’exprime notamment dans l’album Morocco Jazz, mais aussi la série jeunesse patrimoniale Les Mystérieux Mystères insolubles ou sur des illustrations pour Gallimard. Elle vient de signer la BD Des bombes et des hommes, avec Estelle Dumas et Loïc Godart. Pas sans chocolat, visiblement…
Œuvrant au sein de l’atelier lyonnais Millefeuille, Lilas Cognet y peaufine ses projets en solo ou en collaboration (Docteur Henri est débordé !, D’une vie à l’autre, Bermuda…). Elle a brillamment participé aux numéros 14 et 31 de la revue BD Les Rues de Lyon ainsi qu’au documentaire Thorium, la face gâchée du nucléaire. Dans le noir, on jurerait qu’il lui en reste quelque chose…
Prolifique illustratrice, Lucie Albon est une artiste dont les œuvres emballent tout autant les yeux, les façades ou les tablettes de chocolat puisqu’elle est autrice, affichiste, muraliste et graphiste. En littérature jeunesse, elle a notamment signé les aventures de Lili la souris ; en BD, Le Vœu de Marc et Le Vœu de Simon (avec Boulet et Nicolas Wild).
Figure éminente de la scène BD lyonnaise, Ludivine Stock publie illustrations et planches dans la presse (Sang-Froid, Lyon Capitale…) mais se glisse aussi sur les planches pour habiller des spectacles (l’interactif Opéra 3.0). On lui doit par ailleurs l’identité visuelle de l’Épicerie séquentielle et des Rues de Lyon, à laquelle elle contribue comme autrice (n° 8) et graphiste.
Dans Divine - Vie(s) de Sarah Bernhardt, Marie Avril dépeignait la trajectoire d’une femme indépendante ; c’était déjà le cas pour son album précédent, Confidences à Allah. Entre ces récits édifiants et hauts en couleur, elle colore, justement, ou illustre dans la presse et l’édition. Et participe volontiers à des projets collectifs sous l’égide de Lyon BD : Héro(ïne)s, Correspondances.
En adaptant récemment San-Antonio en BD, Michaël Sanlaville a, en bon Lyonnais, signé une œuvre Dard. Ce n’est pas la seule à porter à son crédit, puisqu’il est l’un des trois co-auteurs avec Balak et Bastien Vivès d’une des séries les plus remarquées de la dernière décennie, Lastman, succès d’édition et désormais d’animation. Même Hollywood Jan n’aurait pas rêvé mieux…
Exceptionnellement statique sur ce portrait, Nicolas Wild court d’habitude les zones les plus tourmentées du monde, tempérant la crudité de choses vues et vécues par une autodérision bienvenue. D’Afghanistan, il a rapporté le diptyque Kaboul Disco ; d’Iran, Ainsi se tut Zarathoustra (prix France Info de la BD d’actualité et de reportage) ; Népal, Ukraine, Turquie et Liban figurent enfin au sommaire de Mondo Disco.
Enfants, ces deux frères devaient jouer aux cowboys ; adultes, ils continuent mais sur le papier avec la série Lincoln que Jérôme illustre et Olivier écrit. Ensemble ou séparément au sein de l’atelier KCS, ces deux prolifiques auteurs accumulent les titres (Johnny Jungle, Kia Ora, Six-Coups, Nous ne serons jamais des héros…) et enseignent aux nouvelles générations. Et si Jérôme touche parfois à l’animation, Olivier s’anime volontiers pour fédérer les auteurs lyonnais au sein de l’association L’Épicerie séquentielle, ou pour imaginer de nouvelles revues : il est ainsi co-créateur de La Revue dessinée et des Rues de Lyon. Du sérieux…
Grâce à l’album collectif En chemin elle rencontre…, Rebecca Morse fait la chouette connaissance de la scénariste Isabelle Bauthian avec qui elle signe un roman graphique (Yessika, voyance, amour, travail, argent), puis la série Alyssa, avant d’entamer le cycle heroic fantasy, Dragon & Poisons. Elle est aussi co-autrice de Freaks’ Squeele - Kim Traüma et pour Les Rues de Lyon (n° 2, 23 et 35).
Une artiste à statut multiple : photographe, romancière (Toutes ces vies qu’on abandonne), Virginie Ollagnier signe aussi des scénarios de BD (le cycle Kia Ora, Nellie Bly - Dans l’antre de la folie…) et participe en 2013 à la création de La Revue Dessinée ainsi qu’à l’aventure des Rues de Lyon comme autrice (n° 23, 35 et spécial Daisy Georges-Martin). Incontournable, donc.
Illustrateur, story-boarder, superviseur de décors pour des séries d’animation (Magic, Coach me if you can), enseignant, le jovial Yan Le Pon chausse bien des casquettes sans prendre la grosse tête. Ainsi, s’il signe le one shot Gold of the Dead avec Weytens, il embarque volontiers pour des aventures collectives, figurant au générique de Bermuda, de Chroniques des Quartiers de Lyon ou des Rues de Lyon (n° 18).